Du cyberpunk nain…

L’une des figures emblématiques du cyberpunk est le cyborg. Sa naissance est liée à la volonté des scientifiques de parfaire l’homme par le moyen d’artefacts pour compenser la faiblesse inhérente de la chair. De là à considérer une paire de lunettes comme le premier élément de notre cyborgisation, il serait peut-être outrancier de le penser. Sinon l’adolescent aux dents de travers pourrait crachoter avec émotion que son appareil dentaire fait de lui un être à la pointe de la cybernétique. Moi aussi, j’aurais aimé, je l’avoue, voir autre chose qu’un fil de fer collé sur l’émail de mes dents, mais il n’en est rien. Mamie avec sa hanche en plastique est bien plus proche du cyborg. La figure punk du cyberpunk en prend un coup, il faut l’avouer. Même si Mémé aime se teindre les cheveux en bleu ou en violet, rarement on n’en a vu arborer fièrement un mohawk de la plus belle tenue, même si le leitmotiv « No Future » revêt un sens tristement plus concret pour elle.

Le premier homme considéré comme le premier cyborg de l’histoire est un professeur de cybernétique de l’université de Reading en Grande-Bretagne du nom de Kevin Warwick. Ce pionner s’est fait implanter une puce RFID sous la peau de l’avant-bras (projet Cyborg 1.0) en 1998. Elle lui permet de contrôler à distance son ordinateur, les portes, les lumières et les radiateurs de son laboratoire. En 2002, il s’est fait greffer une grille de 100 électrodes sur le nerf médian du bras gauche au-dessus du poignet gauche (projet cyborg 2.0) L’influx nerveux qui parcourt son bras lorsqu’il fait un mouvement est capté par les électrodes, converti en signaux électriques qui sont transmis aux appareils électroniques. Ces expériences qui sont aujourd’hui anecdotiques ne sont que les premiers pas vers le transhumanisme.

La volonté transhumaniste tient en trois points : en finir avec la naissance, en finir avec la maladie, en finir avec la mort. Le transhumain veut faire en sorte que l’homme ne naisse plus mais qu’il soit le produit de la fabrication grâce à des utérus artificiels notamment. La maladie sera traitée à la source par le biais de la nanomédecine. Raymond Kurzweil inventeur, futurologue et surtout « pape » du transhumanisme affirme que d’ici 2030 des nanorobots pourront être injectés dans l’organisme pour modifier ses fonctions physiologiques ou réparer des organes lésés. Si la machine organique continue dans ses affres et pour contrarier l’imminence de la mort, il suffira d’uploader sa conscience ailleurs que dans cette vieille carcasse que l’on nommait corps.

Pourtant l’humain du futur ne sera peut-être pas un être chromé et immortel ; dans le champ des possibles, l’homme 2.0 pourrait avoir une taille réduite par la sélection génétique ou en bloquant l’hormone de croissance. Selon Mattthew Liao, Anders Sandberg et Rebecca Roach dans un article publié par le journal Ethics, Policy & Environments ce procédé permettrait à l’humanité d’économiser les ressources naturelles en diminuant notre consommation de nourriture et la pollution.

No Future Gimli.

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