L’errance porte en elle son lot d’écueils.

Retour sur le marathon d’écriture :

La préparation s’est avérée laborieuse et incomplète. Le temps me manquant pour peaufiner une histoire sur plusieurs jours, j’ai décidé de partir sur une idée simple. Je voulais écrire une histoire avec des pirates de l’espace, je voulais écrire une histoire avec des dinosaures, je voulais écrire un récit post-apocalyptique. En clair, j’avais envie de tout et je n’avais rien. À force de tourner autour de ces trois envies de manière séparée, une liaison s’est créée entre chacune d’elles.

L’idée aussi évasive se trouvait-elle, je me suis efforcé à construire un plan. Poser des balises fixes pour ne penser qu’à la rédaction d’un maximum de mots en un minimum de temps.

Je pense que cette manière d’aborder le défi fut ma première erreur. La première chose, je ne suis pas un écrivain structurant. Je m’ennuie dans les plans. Et le peu de plans que je réalise, je ne les respecte pas.

Dans mon cas, j’aurais dû charger ma besace d’images évocatrices, d’idées éparses, d’impulsion d’écriture, comme des amorces pour alimenter la machine. Ce que je n’ai pas assez fait. Je n’ai pas développé de vision d’ensemble. Je voulais tellement écrire vite, relever ce défi, que faute de temps, j’ai dû bâcler le travail de préparations.

Oui, sur mes deux jours à 4000 mots, je n’ai pas suivi un seul instant mon plan et j’ai écrit peut-être l’une des meilleures scènes qu’il m’ait été donné d’écrire.

Oui, je me suis lancé dans ce défi en sachant que mon temps disponible était restreint. Ce qui a amené par voie de conséquence un élément qui me semble bénéfique dans la réalisation de ce projet : le sentiment d’urgence.

Oui, ce sentiment d’urgence influe sur l’écriture, sur l’univers, sur la réaction des personnages. Il y a une énergie dans le texte primaire qui découle de cette écriture qui est enivrante.

Mais je n’ai pas tenu sur la durée. J’ai dû trouver un nouveau rythme pour continuer mon récit. Un peu plus de 2100 mots par jours, jusqu’à la panne sèche à 29 805 mots, en plein milieu de l’histoire, car j’ai grillé toutes mes cartouches d’idées initiales. J’ai parlé des dinosaures. J’ai parlé des Indiens. J’ai parlé des pirates de l’espace. L’histoire a pris une belle ampleur au point de développer sa propre légende. Malgré toutes ces pistes lancées, je me retrouve à devoir retourner sur le plan pour redonner un second souffle à l’histoire. Je ne doute pas de trouver la matière pour relancer la machine. Il y a beaucoup de choses que je veux explorer avec cette histoire.

La leçon que je tire c’est qu’il faut que je travaille plus mes plans. Que je trouve le moyen de mieux penser mes projets au préalable pour m’éviter des travaux de réécriture trop lourd.

Écrire est un métier. Je l’apprends tous les jours.

Projet de roman éclair.

Depuis plusieurs semaines, je patine sur la correction du projet Agartha. Le temps que je passe sur ce travail est utile, je le sais, pourtant j’éprouve une certaine frustration.

Me lancer dans la rédaction d’un roman en trois jours se révèle être une gageure pour moi. Je ne possède pas de temps pour me livrer à une telle entreprise, je le sais. Pourtant le simple fait d’imaginer relever un tel défi se révèle pour moi comme une vraie bouffée d’air. J’ai besoin de faire un truc fou.

Nous sommes jeudi, je ne connais même pas encore le thème de mon texte et pourtant je bous d’impatience de m’y atteler au point que j’en viens à réactiver mon blog.

Les enjeux sont simples : deux jours pour bâtir un plan solide ; trois jours pour écrire 60 000 mots.

Moi qui aime me torturer l’esprit sur un projet, je vais chercher à produire une histoire vivante. Je n’attends pas que le texte soit un chef d’œuvre. Celui-ci, je l’écris pour moi, pour le simple plaisir de s’abandonner dans l’écriture.

Au terme de l’aventure, je ferai part, ici, de mon retour d’expérience.

Du cyberpunk nain…

L’une des figures emblématiques du cyberpunk est le cyborg. Sa naissance est liée à la volonté des scientifiques de parfaire l’homme par le moyen d’artefacts pour compenser la faiblesse inhérente de la chair. De là à considérer une paire de lunettes comme le premier élément de notre cyborgisation, il serait peut-être outrancier de le penser. Sinon l’adolescent aux dents de travers pourrait crachoter avec émotion que son appareil dentaire fait de lui un être à la pointe de la cybernétique. Moi aussi, j’aurais aimé, je l’avoue, voir autre chose qu’un fil de fer collé sur l’émail de mes dents, mais il n’en est rien. Mamie avec sa hanche en plastique est bien plus proche du cyborg. La figure punk du cyberpunk en prend un coup, il faut l’avouer. Même si Mémé aime se teindre les cheveux en bleu ou en violet, rarement on n’en a vu arborer fièrement un mohawk de la plus belle tenue, même si le leitmotiv « No Future » revêt un sens tristement plus concret pour elle.

Le premier homme considéré comme le premier cyborg de l’histoire est un professeur de cybernétique de l’université de Reading en Grande-Bretagne du nom de Kevin Warwick. Ce pionner s’est fait implanter une puce RFID sous la peau de l’avant-bras (projet Cyborg 1.0) en 1998. Elle lui permet de contrôler à distance son ordinateur, les portes, les lumières et les radiateurs de son laboratoire. En 2002, il s’est fait greffer une grille de 100 électrodes sur le nerf médian du bras gauche au-dessus du poignet gauche (projet cyborg 2.0) L’influx nerveux qui parcourt son bras lorsqu’il fait un mouvement est capté par les électrodes, converti en signaux électriques qui sont transmis aux appareils électroniques. Ces expériences qui sont aujourd’hui anecdotiques ne sont que les premiers pas vers le transhumanisme.

La volonté transhumaniste tient en trois points : en finir avec la naissance, en finir avec la maladie, en finir avec la mort. Le transhumain veut faire en sorte que l’homme ne naisse plus mais qu’il soit le produit de la fabrication grâce à des utérus artificiels notamment. La maladie sera traitée à la source par le biais de la nanomédecine. Raymond Kurzweil inventeur, futurologue et surtout « pape » du transhumanisme affirme que d’ici 2030 des nanorobots pourront être injectés dans l’organisme pour modifier ses fonctions physiologiques ou réparer des organes lésés. Si la machine organique continue dans ses affres et pour contrarier l’imminence de la mort, il suffira d’uploader sa conscience ailleurs que dans cette vieille carcasse que l’on nommait corps.

Pourtant l’humain du futur ne sera peut-être pas un être chromé et immortel ; dans le champ des possibles, l’homme 2.0 pourrait avoir une taille réduite par la sélection génétique ou en bloquant l’hormone de croissance. Selon Mattthew Liao, Anders Sandberg et Rebecca Roach dans un article publié par le journal Ethics, Policy & Environments ce procédé permettrait à l’humanité d’économiser les ressources naturelles en diminuant notre consommation de nourriture et la pollution.

No Future Gimli.